L’amortissement est une technique comptable qui permet de constater la dépréciation de la valeur des investissements (machines, véhicules, bâtiments…). Deux méthodes d’amortissement bien connues (amortissement linéaire et amortissement dégressif) permettent de calculer cette dépréciation. De quoi s’agit-il ? Quelle différence entre ces deux méthodes ?
L’amortissement, c’est quoi ?
Amortir, c’est constater dans le bilan et dans le compte d’exploitation la dépréciation de la valeur d’un investissement.
Exemple : un ordinateur peut-être amorti sur une durée de 3 ans. A quoi ça sert ? Eh bien, l’amortissement se déduit des profits réalisés. Cela vous permet donc de payer moins d’impôts sur vos bénéficies.
Quels sont les différents types d’amortissement possibles ?
Lorsqu’on amorti un bien, on a généralement le choix entre deux modes d’amortissement : l’amortissement linéaire ou l’amortissement dégressif.
L’amortissement linéaire
L’amortissement linéaire concerne les biens utilisés de manière constante sur plusieurs années. Il permet d’étaler sur une période donnée le coût d’acquisition de ces biens. Cet étalement prend la forme d’une dotation aux amortissements. Cette dotation est égale à la valeur de l’investissement divisée par le nombre d’années d’utilisation.
L’amortissement dégressif
L’amortissement dégressif est utilisé pour l’amortissement des biens dont l’intensité d’utilisation décroit avec le temps.
Le taux de l’amortissement dégressif est la résultante de la multiplication du taux de l’amortissement linéaire et d’un coefficient dégressif qui est modifié selon la durée d’utilisation du bien, à savoir :
- 1,25 pour une période d’utilisation égale à 3 ou 4 ans
- 1,75 pour une période d’utilisation égale à 5 ou 6 ans
- 2,25 pour une période d’utilisation supérieure à 6 ans
Que choisir, amortissement linéaire ou amortissement dégressif ?
L’avantage de l’amortissement dégressif est qu’il permet d’amortir les biens plus vite. Donc, il permet de payer moins d’impôts en diminuant le bénéfice imposable.
Privilégiez l’amortissement dégressif si vous payez « trop d’impôts » et souhaitez en payer le moins possible.
Privilégiez l’amortissement linéaire sur une longue durée, si vous voulez améliorer le résultat de votre entreprise.
La dotation aux amortissements, comment ça se calcule ?
Exemple d’amortissement linéaire :
J’achète une machine à 100 000 € et décide de l’amortir sur 5 ans :
Taux de l’amortissement : 1/5=0,2 soit 20 %
Montant à amortir chaque année : 100 000 x 20 %=20 000 €
Je vais amortir chaque année pendant 5 ans 20 000 €. Au bout de 5 ans, ma machine sera totalement amortie, sa valeur nette comptable sera égale à 0.
Exemple d’amortissement dégressif :
J’achète un ordinateur 10 000 € que je peux amortir en 4 ans :
Amortissement linéaire : ¼=0,25 soit 25 %
Période d’utilisation pour une période égale à 4 ans, amortissement dégressif : 0,25 x 1,25=0,3125 soit 31,25 % (amortissement dégressif = taux d’amortissement linéaire x coefficient dégressif)
Au bout de 4 ans, mon ordinateur sera totalement amorti, sa valeur nette comptable sera égale à 0.
Année | Base amortissable | Amortissement linéaire ou dégressif (1) | Annuités | Valeur nette comptable |
1 | 10 000 € | 31,25 % | 3 125 | 6 875 |
2 | 6 875 € | 33,33 % | 2 291 | 4 584 |
3 | 4 584 € | 50 % | 2 292 | 2 292 |
4 | 2 292 € | 100 % | 2 292 | 0 |
(1) Le taux applicable (linéaire ou dégressif) est le taux le plus élevé. Dans notre exemple, le taux le plus élevé est le taux dégressif pour la première annuité, puis le taux linéaire est le taux le plus élevé pour les 3 dernières annuités.
A noter : si l’amortissement ne s’effectue pas sur une année complète (par exemple si vous avez acquis l’ordinateur au mois de mai), le calcul s’effectue au prorata temporis. Calcul de l’annuité au prorata : base x taux x (temps/360).
Attention : on repasse au mode linéaire lorsque le résultat de l’amortissement dégressif devient inférieur au résultat de l’amortissement linéaire.
Par ailleurs, certains biens ne peuvent pas être pris en compte par l’amortissement dégressif, à savoir :
- les immobilisations incorporelles, excepté les investissements en matière audiovisuelle ;
- les immobilisations amorties par le contribuable dont l’usage est cédé à un tiers ;
- les véhicules automobiles, exceptés les taxis et véhicules à louer avec chauffeurs ;
- les biens d’occasion.
Le conseil de nos experts-comptables
Le mode d’amortissement retenu lors du premier amortissement ne peut généralement pas être modifié par la suite. Ni pour l’immobilisation concernée, ni pour l’ensemble des immobilisations de même nature. Il importe donc de bien réfléchir avant d’arrêter son choix.