Aujourd’hui, un créateur d’entreprise, a le choix entre 6 ou 7 types d’entreprise : la SARL, la SASU, etc. Comment peut-il choisir son statut de manière concrète et simple ?
Intervenant : Xavier de Labarrière, expert comptable chez Amarris Expertise Comptable.
Journaliste : Xavierc, comment un créateur d’entreprise peut-il arbitrer, facilement, entre les différents statuts d’entreprise disponibles ?
Xavier de Labarrière : En fait, c’est bien plus simple qu’on ne le dit. Pour commencer, il faut commencer par bien lister les priorités et répartir les différents statuts disponibles en deux groupes :
- Groupe 1 : les projets portés par un seul associé.
- Groupe 2 : les entreprises où l’on a plusieurs associés.
Journaliste : avec la SARL ?
Xavier de Labarrière : Oui, la SARL, la SAS, etc.
Journaliste : et si je suis seul alors, que choisir ?
Xavier de Labarrière : Si vous êtes seul, dans la plupart des cas, vous pouvez choisir l’EIRL, entrepreneur individuel à responsabilité limitée. Très rapide à créer, cela coûte trois fois rien, il n’y a pas de capital social et cela se monte et se démonte très facilement. L’EIRL correspond au besoin de 80 % des projets d’entreprise.
Mais si vous avez besoin de rassurer des partenaires, avec un projet plus ambitieux pour lequel vous avez besoin de banquiers et de fournisseurs, là il faudra plutôt s’orienter vers une SARL ou une SASU.
Journaliste : alors dans ce cas, quelle différence entre l’EURL et SASU ?
Xavier de Labarrière : l’EURL et la SASU ce sont deux statuts très proches l’un de l’autre. Pour faire très très simple, vous pouvez considérer que dans l’EURL, vous payez moins de cotisations sociales, donc cela coûte moins cher.
Et dans la SASU, vous allez avoir une meilleure retraite, vous allez avoir un peu plus de cotisations sociales. Cela coûte un peu plus cher. C’est donc une question de priorités :
- Vous voulez dépensez moins, allez plutôt vers l’EIRL.
- Vous voulez une meilleure retraite, allez plutôt vers la SASU.
Journaliste : et pour ces questions l’entreprise individuelle n’a pas lieu d’être ?
Xavier de Labarrière : L’entreprise individuelle pure et dure, depuis la création de l’EIRL, on n’en parle plus puisqu’une EIRL, c’est une entreprise individuelle.
Journaliste : très bien, c’est question est donc réglée. Maintenant, si l’on a des associés, qu’est-ce qu’il faut choisir ?
Xavier de Labarrière : Pour faire simple là aussi, à plusieurs, vous avez le choix entre la SAS et la SARL.
La SAS, vous la choisirez si votre priorité c’est de préparer votre retraite. Vous allez payer un peu plus de cotisations sociales et cela va vous coûter plus cher, mais vous aurez une meilleure retraite.
Si votre priorité, c’est de dépenser le moins possible. Alors dans ce cas, choisissez la SARL. Grâce au régime des travailleurs non-salariés, vous payerez un peu moins de cotisations sociales, cela vous coûtera moins cher, donc au final vous dépenserez moins.
Journaliste : alors, c’est aussi simple que ça ?
Xavier de Labarrière : Oui, c’est aussi simple que ça, enfin, j’ai un petit peu simplifié mais voilà, c’est pratiquement ça.
Journaliste : vous ne nous avez pas parlé quand même de la SA, ni même de la SNC, ni de la SCI ?
Xavier de Labarrière : Non, parce que les sociétés anonymes (SA) sont destinées à des projets lourds avec au minimum 7 associés, donc des start-ups avec des projets très structurés. Les SNC (société en nom collectif), je n’en parle pas, cela ne concerne pas les projets entrepreneuriaux et les SCI (société civile immobilière) ne concernent que les projets immobiliers.