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Création d’entreprise : les 6 erreurs à éviter absolument !

Temps de lecture : 4 minutes

Publié le 25 novembre 2016

Mis à jour le 13 avril 2017

Claude Robin

Claude Robin

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En ce moment, tout le monde en parle, il y a un véritable boum de la création d’entreprise en France. Auto entrepreneurs bien sûr, mais pas seulement : SAS, SARL, EURL, EIRL. Il s’en est créé 250.000 il y a 2 ans. Plus de 300.000 l’année dernière … Créer une entreprise aujourd’hui c’est beaucoup plus simple qu’il y a 5 ou 10 ans. Et pourtant, certains commettent des erreurs qui peuvent leur coûter cher, voir les conduire à déposer le bilan, quelques années ou quelques mois seulement après avoir créé leur entreprise. Alors, quelles sont ces erreurs ? comment les éviter ? Xavier de Labarrière, expert-comptable chez Amarris Expertise Comptable, nous répond :

 

Vous accompagnez chaque année plus de 700 créateurs d’entreprises. Est-ce que vous pouvez nous parlez de ces erreurs ? erreurs fiscales, erreurs juridiques, quelles sont les erreurs les plus fréquentes et comment les éviter ?

Xavier de Labarrière : La première erreur qu’on rencontre le plus c’est de S’associer avec son clone. C’est l’erreur la plus fréquente. On s’associe à quelqu’un qui nous ressemble. 2 avocats qui ont les mêmes qualités. 2 commerciaux qui se sont connus dans la même entreprise, etc.

Au lieu de se compléter et de se faire la courte échelle. Chacun essaie d’être plus rapide ou meilleur que l’autre.

Au lieu de créer une dynamique entrepreneuriale d’entre aide, on crée une dynamique de compétition au sein même de l’entreprise. Et au final, dans 90% des cas, ça divorce !

Dommage, surtout si au début on avait la même vision des choses. Dans le même registre, je crois que vous déconseillez de s’associer à 50/50. Pourquoi ?

X.d.L. : Là aussi, un classique :

On est 2 associés donc on démarre donc à 50/50. Et en général, on se met tous les 2 gérants. Un classique dans la restauration….

C’est fréquent, où est le problème ?

X.d.L. : Le problème, c’est que le jour où on ne s’entend plus, la gestion de la société se trouve bloquée. Plus de salaire pour les dirigeant, les comptes ne sont plus approuvés, les banques ne prêtent plus, et ça termine au tribunal de commerce.

Les seuls gagnants dans l’histoire seront les avocats qui défendront les parties, car les contentieux sont long et les honoraires élevés.

Toujours quand on s’associe, vous déconseillez de s’associer à quelqu’un qui s’occupe de la comptabilité, de l’administratif et des finances … vous dites ça parce que vous êtes expert-comptable ? vous prêchez pour votre paroisse ?

X.d.L. : Pas du tout !

L’expérience montre, qu’un associé qui ne s’occupe que de la compta, et de l’administratif, ça n’a pas de sens dans une entreprise. Dans les affaires de détournement entre associé, dans les 75% des cas, c’est un associé qui ne s’occupait que de la compta, qui vole dans la caisse. Un associé, ça doit vous apporter plus qu’une compétence comptable ou un soi-disant savoir-faire dans la finance et les négociations avec les banques. Ça doit vous apporter des connaissances dans votre métier, ou du développement commercial, mais pas ce que pourrait-vous apporter une secrétaire comptable.

Oublier d’opter pour l’impôt sur les sociétés même quand on est en EIRL, ou EURL ….

X.d.L. : Oui, là, on parle d’une option fiscale que peuvent formuler presque tous les créateurs d’entreprise quelles que soit leur forme.

En fait, l’avantage de prendre l’option qui permet d’imposer les bénéfices à l’impôt sur les sociétés, c’est d’une part :

  • De pouvoir faire un arbitrage rémunération ou dividendes
  • De pouvoir arbitrer impôt sur le revenu ou impôt sur les sociétés quand on fait des bénéfices, l’impôt sur les société étant limité à 15% pour les petites entreprises, ca devient très intéressant si on veut laisser ses bénéficies dans l’entreprise.

Et donc de payer moins d’impôts.

Payer sans regarder les appels de cotisations ou les relevés envoyés par le RSI

X.d.L. : Oui, alors là on voit 2 erreurs fréquentes :

La première, c’est d’envoyer un chèque à un organisme qui se fait appeler le REGISTRE des SOCIETES et des INDEPENDANTS : rien à voir avec le vrai RSI, mais il lui ressemble comme 2 gouttes d’eau

La deuxième, c’est de payer sans regarder au vrai RSI, car malgré les progrès, il y a encore des erreurs et une fois que vous avez versé, il n’est pas toujours facile de récupérer l’argent versé.

Le mieux, c’est de vérifier sur internet comment sont calculées les cotisations la première année. Ou d’avoir recours à un comptable ou un expert-comptable qui vous répondra bien sûr …

Enfin, oublier de prendre une assurance responsabilité civile professionnelle …

X.d.L. : Oui, alors celle-là, c’est celle dont on parle le moins et qui est potentiellement la plus importante.

C’est la même chose que de conduire une voiture sans assurance. Tant que tout va bien, personne ne se plaint, mais le jour où il y a un sinistre grave, l’accident peut mettre votre entreprise au tapis !

Concrètement ça veut dire quoi un sinistre grave ?

X.d.L. : Ce sont des histoires de responsabilité civile diverses et variées qui peuvent engager la responsabilité d’une entreprise bien au-delà de ce que le créateur pouvait imaginer :

  • Un consultant qui crée un bug informatique chez un de ses clients
  • Un consultant qui donne un conseil mal compris à un de ses clients et celui-ci qui subit un préjudice et se retourne vers lui pour engager sa responsabilité civile professionnelle,
  • Pour un restaurant, ça peut être une intoxication ou une allergie alimentaire d’un client etc.

L’assurance responsabilité civile professionnelle, c’est l’assurance qui paiera pour vous si au final c’est à vous de payer l’addition.

La probabilité qu’elle serve à quelque chose est très faible, mais elle peut sauver la vie de votre entreprise.

 

Article publié initialement le 25 novembre 2016

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