Le point mort comptable est un indicateur complémentaire au seuil de rentabilité. Deux ratios essentiels puisqu’ils vous permettent de déterminer à partir de quel moment votre société est à l’équilibre, c’est-à-dire à partir de quel moment elle est rentable ! Oubliez vos appréhensions vis-à-vis de ces termes techniques : vous allez constater qu’ils sont beaucoup moins fastidieux que cela en a l’air !
Qu’est-ce que le point mort comptable ?
Le point mort comptable correspond à un complément de l’analyse d’un ratio clé : le seuil de rentabilité.
En effet, ces deux ratios sont très liés, à savoir :
- Le seuil de rentabilité nous renseigne sur le montant du chiffre d’affaires devant être réalisé sur une période afin de couvrir l’ensemble des dépenses.
Le but étant de connaitre le montant du chiffre d’affaires permettant à l’entreprise d’être à l’équilibre. En d’autres termes, le résultat de l’entreprise est à zéro : aucune perte, aucun bénéfice ! Le seuil de rentabilité indique donc à quel moment les recettes obtenues couvrent la totalité des charges.
- Le point mort intègre quant à lui une notion de durée.
Il indique à quel moment l’entreprise va atteindre ce fameux seuil de rentabilité. C’est la raison pour laquelle ce ratio sera calculé en nombre de jours.
Ces ratios permettront ainsi au dirigeant d’avoir des données quantifiables d’un point de vue activité via la réalisation du chiffre d’affaires, mais également d’un point de vue temporel.
Pourquoi calculer le point mort comptable ?
Lors d’une création d’entreprise, une continuité d’activité, ou même une reprise de société, ces ratios clés sont très importants pour le dirigeant.
Gérer son activité sans ces indicateurs, reviendrait tout simplement à piloter votre activité à l’aveugle !
Ainsi, avoir connaissance du seuil de rentabilité, mais également du point mort, vous permets d’établir différents plans d’actions. Par exemple pour fixer des objectifs de chiffre d’affaires en début d’exercice, d’ajuster votre taux horaire, d’améliorer la rentabilité d’un produit…
En plus d’être un ratio supplémentaire à la bonne gestion, le point mort vous permet surtout de déterminer la date à partir de laquelle votre entreprise doit commencer à générer des profits.
Avant de calculer le point mort comptable, pensez à calculer le seuil de rentabilité :
Pour calculer le point mort comptable, il y a une étape à ne pas brûler : le calcul du seuil de rentabilité. Le but étant de connaitre le montant du chiffre d’affaires permettant de couvrir l’ensemble des charges de la société.
Deux méthodes existent pour le calcul du seuil de rentabilité :
Méthode 1 : calcul du seuil de rentabilité à partir des charges :
Seuil de rentabilité (SR) = charges fixes (CF) + charges variables (CV)
Méthode 2 : calcul du seuil de rentabilité à partir du CA réalisé :
Chiffre d’affaires (CA) – charges variables (CV) = marge sur coût variable (MSCV)
Dans cette seconde méthode, il faut que la marge sur coût variable soit supérieure aux charges fixes afin que l’activité soit rentable.
Ainsi, quelque soit la méthode utilisée, il vous faudra bien différencier et recenser les charges réglées par l’entreprise. Pour faire la distinction entre charges fixes et charges variables, voir notre article dédié au calcul du seuil de rentabilité.
Comment calculer le point mort comptable ?
Dès lors que vous aurez calculé le premier indicateur, à savoir le seuil de rentabilité, nous pourrons déterminer directement le point mort.
Pour cela, il vous suffira simplement d’appliquer la méthode suivante :
Point Mort (PM) = (Seuil de rentabilité (SR) / Chiffre d’affaires (CA)) x 365 jours
Cette donnée étant liée directement à une notion de durée, c’est la raison pour laquelle le point mort est calculé en nombre de jours.
Exemple : Un consultant informatique génère un CA global de 150 000 €.
Ces charges fixes représentent un montant de 12 000€, et ces charges variables 25 000 €.
Calcul du SR : 150 000 – (12 000 + 25 000) = 113 000 €
Calcul du point mort : (113 000 / 150 000) x 365 = 275 jours
Cela signifie que la société met 275 jours afin de couvrir l’ensemble de ses dépenses. Puis à partir du 276em jour, l’entreprise devient rentable.
Le conseil de nos experts comptables pour la bonne gestion de votre activité :
Lors d’une création d’entreprise, il est souvent difficile de connaitre son chiffre d’affaires. C’est la raison pour laquelle il est important de réaliser au préalable un prévisionnel qui vous permet de démarrer avec des données réalistes.
Rapprochez-vous d’un professionnel afin qu’il puisse vous accompagner en ne négligeant aucun poste, et en vous apportant son expérience et sa vision, tout en tenant compte des particularités de votre secteur.
Votre chiffre d’affaires, comme les différentes charges fixes et variables, vont impacter directement votre seuil de rentabilité, et par conséquent votre point mort comptable.
Ainsi, dès l’établissement de ce prévisionnel, il vous sera possible d’évaluer la viabilité de votre projet. Et si les données du prévisionnel ne sont pas encourageantes, vous serez ainsi en mesure d’ajuster pertinemment votre stratégie, par exemple en rehaussant votre coût horaire.