Le bon fonctionnement d’une entreprise dépend des investissements qu’elle réalise en termes de biens matériels ou immatériels. En tant que partie intégrante du patrimoine d’une entreprise, ces investissements réalisés par l’entreprise pour favoriser son développement peuvent perdre de la valeur au cours de leur utilisation. Afin de faire face à cette dépréciation, il est indispensable de les amortir.
L’apport de l’expert-comptable s’avère alors opportun dans l’optimisation des amortissements des biens d’une entreprise. L’expert-comptable met ses compétences au service de l’entreprise lors du calcul de l’amortissement comptable en utilisant la méthode appropriée à chaque cas d’exercice. Découvrez ce que c’est que l’amortissement et ses différentes implications dans l’évaluation de la dépréciation des biens d’une entreprise.
Définition et intérêt de l’amortissement en comptabilité
En comptabilité, l’amortissement a rapport à la perte de la valeur d’une immobilisation corporelle ou incorporelle dans le patrimoine d’une entreprise. Cette dépréciation équivaut à la dotation aux amortissements selon la méthode de calcul utilisée pour chaque exercice. L’amortissement représente une obligation pour toutes les entreprises et se fait à la fin de l’exercice comptable.
L’amortissement doit respecter la durée d’usage définie par le plan comptable en fonction du bien amorti. En effet, la valeur d’achat des biens enregistrés peut décroître au fil des années. Il est donc important de faire une mise à jour de la valeur réelle de ces actifs lorsqu’ils perdent leur valeur nette comptable.
Le calcul de l’amortissement sert donc à évaluer la valeur comptable réelle du bien et de relever le coût de l’immobilisation sur sa durée d’utilisation. L’amortissement fait partie des charges de l’entreprise et n’affecte pas la comptabilité de l’entreprise pendant la durée de l’amortissement d’une immobilisation. Les amortissements constituent des charges non décaissables, appelées charges calculées.
Ainsi, l’entreprise a la possibilité de modifier ses immobilisations lorsque leur durée d’utilisation arrive à terme, dans le but de prévoir l’achat de nouveaux biens. Plusieurs raisons peuvent être à la base de la dévaluation d’une immobilisation :
- la détérioration physique de l’immobilisation ;
- le temps ;
- l’obsolescence ;
- la chute de la cotation du marché.
Durée des biens amortissables en comptabilité
Les amortissements entrent en jeu lorsqu’une entreprise décide d’amortir des biens. Selon les immobilisations amortissables, le plan comptable général (PCG) sert à définir la durée et ses variations selon le bien à amortir. Ainsi, on distingue deux catégories d’immobilisations amortissables.
Les immobilisations corporelles
Les bien amortissables sont pour la plupart des biens physiques, parmi lesquels :
- les constructions amortissables sur une durée d’usage de 20 à 50 ans ;
- les installations ou agencements amortissables entre 10 et 20 ans ;
- les matériels de transport amortissables sur 4 à 5 ans selon qu’il s’agisse d’un matériel de transport, de machines, etc. ;
- les matériels de bureau comme les ordinateurs entre 5 et 10 ans ;
- les matériels informatiques sur une durée de 3 ans ;
- le mobilier sur une durée de 10 ans.
Les immobilisations incorporelles
Les immobilisations incorporelles amortissables sont peu nombreuses. C’est le cas des logiciels, des brevets d’invention, des licences qui sont amortissables sur 5 ans. Il faut préciser que certains biens sont amortissables selon des conditions particulières.
Outre les bien amortissables, il existe des bien non amortissables qui ne sont pas concernés par l’amortissement. Il s’agit :
- des terrains ;
- du droit au bail ;
- des immobilisations financières et en cours ;
- des petits matériels et du mobilier inférieur à 500 euros sans les taxes.
Certains biens sont également décomposables. Dans ce cas, il est essentiel de décomposer chacun des éléments du bien avant de l’amortir. Cela permet de calculer la durée de vie de chaque élément en fonction des différences de chacun d’eux.
La valeur nette comptable
La valeur nette comptable (VNC) correspond à la valeur brute d’un bien dévalué. L’amortissement permet de connaître la valeur réelle d’un bien hors patrimoine. Le bien est totalement amorti lorsque la valeur nette comptable est égale à 0.
En règle générale, le choix de la durée de l’amortissement dépend de la nature du bien concerné. Certaines entreprises se basent sur les durées fixées par l’administration fiscale selon les limites à ne pas dépasser. Cette limite restreint le nombre de salariés à 50 au maximum avec un bilan total et un chiffre d’affaires annuel respectivement inférieur ou égal à 6 millions et 12 millions d’euros. Dès lors, l’amortissement comptable prend effet à partir de la mise en service du bien immobilisé.
Critères et différentes méthodes de calcul d’un amortissement
Le calcul de l’amortissement comptable se fait en fonction de la durée de l’amortissement du bien et du taux d’amortissement. Pour déterminer la durée réelle d’utilisation du bien, il faut tenir compte de certains critères comme :
- la fréquence d’utilisation : lorsqu’un bien est fortement utilisé, la durée d’amortissement chute ;
- l’obsolescence qui correspond à la baisse de la durée d’utilisation d’un bien après une mise à jour ;
- le renouvellement : le renouvellement régulier des biens affecte la durée d’amortissement de ceux-ci.
Plusieurs méthodes sont utilisées dans le calcul de l’amortissement des immobilisations.
- L’amortissement linéaire : il s’agit de la méthode la plus simple et la plus exploitée. Elle permet de calculer le même montant sur plusieurs années, tout en répartissant de manière équitable la dépréciation de la valeur d’un bien sur sa durée d’utilisation. La formule du taux d’amortissement est égale à 100/durée d’utilisation réelle du bien ;
- L’amortissement dégressif : encore appelé amortissement fiscal, cette méthode est adaptée aux immobilisations qui enregistrent une dépréciation rapide contrairement à la méthode linéaire. L’amortissement dégressif a l’avantage d’offrir à l’entreprise une dotation aux amortissements plus conséquente lors des premiers essais, mais qui décroît au fil du temps. Cette méthode concerne les biens d’équipement avec une durée d’utilisation d’un maximum de 3 ans ;
- L’amortissement variable : contrairement à la méthode linéaire qui fonctionne sur la durée réelle d’utilisation du bien, l’amortissement variable se calcule en fonction du nombre d’unités d’œuvre produites. Cette méthode est applicable aux biens, comme les machines ou les véhicules de sociétés, dont la perte de la valeur se mesure selon leur utilisation ;
- L’amortissement exceptionnel : encore appelé amortissement accéléré, c’est une méthode applicable à certaines immobilisations. Elle est accessible aux entreprises qui souhaitent faire avancer l’amortissement de certains biens spécifiques. Il est à préciser que l’entreprise doit nécessairement avoir l’autorisation de l’administration fiscale avant de recourir à l’amortissement exceptionnel. Cette méthode est plus accessible aux secteurs qui bénéficient d’un accompagnement de l’État pendant une période définie.
Il existe également la méthode du suramortissement exceptionnel de 40 % issue des dispositions de l’article 39 decies B du code général des impôts. C’est une méthode exclusivement réservée aux entreprises basées sur les bénéfices agricoles (BA) ou l’impôt sur les sociétés.
Dans le choix de la méthode de calcul de l’amortissement adaptée selon les besoins d’une entreprise, il est recommandé de prendre contact avec un expert-comptable en ligne comme guide et conseiller efficace.
Nous vous recommandons ces autres pages :